Le terme transhumance est formé à partir de deux mots latin : « trans » qui signifie « de l’autre côté » et « humus », traduisible par « le sol » ou « la terre ». Littéralement, cela veut donc dire « aller au-delà de sa terre » et effectivement, la transhumance se traduit par le fait de se déplacer hors de son territoire d’origine. Pendant la transhumance, les bergers amènent leurs troupeaux dans une zone appelée estive où l’herbe est plus nourrissante pour les animaux. La transhumance permet également de préserver les prairies et de préparer le fourrage pour l’hiver. En France, elle est pratiquée dans les régions montagneuses depuis des siècles.

Des découvertes archéologiques ont attesté que le fait de déplacer des troupeaux de façon saisonnière existait déjà au Néolithique et plus tard, durant l’Antiquité. Bien qu’elle soit effective au Moyen Âge dès le XIIe siècle, la transhumance ne s’est généralisée en France qu’ au XIVe siècle. Elle concernait notamment de grands troupeaux appartenant à des seigneurs ou à des monastères importants.

La transhumance dans les Pyrénées, la transhumance dans les Vosges, dans les Alpes ou en Corse est devenue un rituel festif. Elle permet aux visiteurs de comprendre les coutumes d’une région, mais aussi aux bergers de faire découvrir leur métier avant de conduire les moutons ou les vaches au pâturage. D’ailleurs, saviez-vous que la transhumance est inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO ? C’est une réelle opportunité qui amène à reconnaître et à protéger cette coutume ainsi que le savoir-faire qui l’accompagne !

Cet événement est saisonnier, il a lieu à partir des mois d’avril et mai et se poursuit jusqu’en octobre-novembre. On parle donc de transhumance estivale quand il s’agit de déplacer les troupeaux vers l’estive et de transhumance hivernale au moment où ils doivent être ramenés en hivernage.

La transhumance dans les Pyrénées, dans les Alpes, le Massif Central, la Corse, les Vosges ou le Jura débute souvent par des festivités traditionnelles dans les villages.

Si vous séjournez dans une région de montagne pendant les vacances de printemps, vous pourrez peut-être assister à la préparation des troupeaux ou à la mise en place des cloches, ou avoir la chance d’accompagner un berger et ses animaux sur quelques kilomètres de marche. 

Les territoires français de haute et moyenne montagne offrent des pâturages luxuriants en altitude aux animaux comme les moutons et les vaches. Les herbes broutées à ces endroits donneront un goût particulier d’estive au lait servant à la fabrication de fromages. 

La transhumance des vaches et la transhumance des moutons permet également d’entretenir les territoires et d’éviter qu’ils ne se retrouvent envahis par les broussailles. Pendant ce temps, les prairies sont préservées et le fourrage peut être préparé pour l’hiver.

Tout au long de l’estive, les bergères et les bergers vivent souvent seuls en montagne avec leur troupeau. Cependant, ils sont épaulés dans leur travail par une aide bien précieuse, celle de leurs chiens de berger qui veillent sur les troupeaux et les guident !

Si la transhumance des moutons ou la transhumance des vaches reste la plus commune, d’autres animaux la vivent également. À Besançon par exemple, les chèvres sont à l’honneur et traversent traditionnellement la ville début mai pour rejoindre une colline voisine qui les accueillera pendant quelques mois. En Ariège, ce sont les chevaux de Mérens qui partent en transhumance à la fin du printemps. Cette race de chevaux est emblématique de la région et idéale pour la pratique de loisir et d’attelage de trait. Les troupeaux partent en altitude pour profiter d’une atmosphère plus fraîche pendant l’été et pour se nourrir d’une herbe riche. 

Moins connue, la transhumance des abeilles permet aux apiculteurs de produire des miels différents comme du miel de lavande ou de tilleul. Mais cette transhumance des ruches doit être réalisée dans un périmètre raisonnable au risque d’affaiblir les abeilles.

La prochaine fois que vous dégusterez du miel, pensez-y !