La France se situe dans l’hémisphère nord de la planète. Par conséquent, le 21 décembre marque le solstice d’hiver. Mais qu’est-ce que cela représente exactement ? En latin, on dit solstitium. Sol évoque le Soleil et stitium (ou status) signifie “s’arrêter”. Mis bout à bout, on comprend que c’est “l’arrêt du Soleil”. Dans l’année, il y a deux journées qui connaissent des inégalités maximales entre le jour et la nuit : le 21 ou 22 juin et le 21 ou 22 du dernier mois de l’année. Plus simplement, il s’agit respectivement des jours le plus long et le plus court du millésime. À partir du 21 ou 22 décembre, les jours commencent donc à rallonger.

Comment cela s’explique-t-il ? En plus de pivoter sur elle-même, la Terre tourne également autour du Soleil. Chaque année, la planète occupe quatre positions spécifiques qui permettent le lancement d’une nouvelle saison. Ces positions ont pour noms « équinoxe » (pour le printemps et l’automne) et « solstice » (pour l’été et l’hiver). Au moment de ce dernier, l’astre scintillant se trouve le plus loin possible de la ligne équatoriale. Au solstice d’été, l’étoile du système solaire aura atteint son apogée dans le ciel et lorsque c’est au tour de celui d’hiver, le Soleil sera arrivé à sa déclinaison maximale vers l’horizon.

En 2018, la France sera en hiver à partir de 23h22. Comment pouvons-nous le savoir avec une telle exactitude ? Le jour et l’horaire sont communiqués par l’Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Éphémérides (IMCCE). C’est un institut qui se situe au sein de l’Observatoire de Paris. On y retrouve des ingénieurs, des techniciens, des chercheurs et des enseignants-chercheurs qui effectuent des recherches scientifiques dans le domaine de l’astronomie… Leurs divers travaux visent à améliorer la connaissance du système solaire.

À vrai dire, la date qui marque le solstice d’hiver et donc le commencement de la saison hivernale n’est pas la même tous les ans. Les calculs menés par l’IMCCE sont complexes, car l’orbite de la Terre n’exécute pas une rotation parfaite de par son inclinaison. Pour être sûr de ses prévisions, l’institut effectue des corrections mathématiques tous les deux ou trois ans. C’est pourquoi, en 2011 et 2015, l’hiver a commencé le 22 décembre et qu’exceptionnellement, il a débuté le 23 du dernier mois de l’année en 1903.

Le concept des saisons est apparu aux environs de la fin du IIe siècle/début du IIIe siècle avant Jésus-Christ. C’est Ératosthène, un astronome, géographe, philosophe et mathématicien grec qui a été le premier à calculer la circonférence et l’inclinaison du globe. Cependant, les saisons étaient déjà célébrées depuis l’Antiquité par divers peuples vivants aux quatre coins de la planète. Ainsi, les Romains fêtaient le Sol Invictus ou “le retour” de l’astre scintillant ou encore le Inti Raymi, en l’honneur du Père Soleil, chez les Incas vivants dans l’hémisphère sud.

Toutefois, lorsque le nord de l’équateur est en hiver, le sud est en été. En effet, avec l’inclinaison de la Terre, l’hémisphère qui se trouve au sud de l’équateur reçoit plus d’énergie provenant de l’étoile du système solaire, alors que celui au nord en reçoit moins. Malgré tout, les équinoxes permettent de rétablir la balance, car c’est l’époque de l’année où le jour à une durée égale à la nuit. Au printemps et à l’automne, les deux hémisphères reçoivent des rayonnements identiques. Il faut simplement un temps d’adaptation à la végétation pour se réchauffer ou se refroidir.