Avant même de s’attaquer à l’histoire du continent européen, il est bon de se pencher sur son nom. Oui, les enfants n’ont sans doute pas conscience qu’Europe est une princesse phénicienne issue de la mythologie grecque. En raison de sa grande beauté, cette dernière est repérée par Zeus. Afin de l’approcher alors qu’elle cueille des fleurs dans une prairie avec ses amies les nymphes, le dieu prend la forme d’un taureau blanc. Dès lors qu’elle grimpe sur le dos du bel animal, Europe est emmenée au loin dans l’île de Crète. De ce rapt, elle donne naissance à Minos, Rhadamante et Sarpédon.

Le nom du continent européen est ainsi tiré de ce mythe populaire. D’ailleurs, beaucoup d’éléments de ce récit nourrissent notre culture. La constellation du Taureau en est directement tirée. Aussi, bon nombre d’œuvres majeures le reprennent, telles que L’enlèvement d’Europe signé Paul Véronèse. Surtout, le système monétaire européen fait directement appel à cette icône grecque. Depuis 2013, le visage de la princesse recouvre effectivement la nouvelle édition des billets de 5, 10 et 20 euros, en plus d’être gravé sur les pièces de monnaie de certains pays d’Europe. Grâce à ce nouveau vivier de connaissances, les petits regarderont les billets d’un œil plus aiguisé !

C’est au cours de l’Antiquité que l’Europe se construit doucement mais sûrement, à partir du IIe millénaire avant J.-C. En ce temps, la civilisation grecque s’organise en cités-États et l’Empire romain s’érige. Cette période antique annonce les desseins de Charlemagne au Moyen Âge. « Ce sacré Charlemagne » proclame la chanson ! Oui, cet empereur franc, considéré comme le père de l’Europe, est à l’origine de bien des choses. Désireux d’étendre son royaume, c’est lui qui met tout en œuvre pour rassembler, non seulement sur un plan territorial mais aussi sur celui de la pensée. En effet, il cherche à instaurer une unification religieuse en plus de culturelle. Après sa mort, le partage de l’Europe mute vivement au gré des luttes (incluant les guerres et les croisades) et des alliances matrimoniales.

De manière plus concrète, c’est la Révolution française qui modulera foncièrement la carte de l’Europe. Pourquoi ? Parce que les idées démocratiques sont alors mises en lumière, favorisant les alliances entre les pays. Après quoi, la puissance de l’Europe à l’échelle mondiale se voit renforcée par les révolutions industrielles, œuvrant une explosion démographique. Seulement, les conflits reviennent bientôt sur le devant de la scène… La Seconde Guerre mondiale met finalement en lumière la montée de deux nouvelles puissances : l’Union soviétique et les États-Unis.

L’Europe, elle, est bien sûr meurtrie par ces conflits répétés. De surcroît, des tensions internationales s’installent au cours de la guerre froide. Ainsi, il est impératif de partir en quête de paix ! La fondation d’une unité européenne est donc concrétisée via la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier), la CEE (Communauté économique européenne) et finalement l’UE (Union européenne) découlant du traité de Maastricht de 1992. Que les chérubins prennent donc note : l’union fait clairement la force !

C’est bel et bien en raison d’un désir de paix et pour unir leurs forces que plusieurs pays d’Europe s’allient autour de l’Union européenne. Cette union n’est pas seulement idéologique, mais économique et politique. Avec pour devise « Unie dans la diversité », l’UE repose réellement sur l’idée d’un rassemblement qui a même été récompensé par un Prix Nobel de la paix en 2012. Grâce à cette alliance, les Européens partagent leur monnaie d’une part, mais aussi leurs terres. Les petits peuvent d’ailleurs remarquer qu’une carte d’identité suffit pour s’envoler vers le Portugal, la Grèce ou encore l’Allemagne, n’est-ce pas ?