Jean de la Fontaine est un célèbre fabuliste du XVIIe siècle. Dans ses fables, réparties dans trois recueils écrits entre 1868 et 1894, il délivre de nombreuses morales utiles aux petits comme aux grands. Les plus célèbres d’entre elles sont notamment Le Corbeau et le Renard, Le Lièvre et la Tortue ou encore La Cigale et la Fourmi. Certaines sont moins connues, mais tout aussi formatrices comme celle que vous vous apprêtez à lire avec vos petits lecteurs, retranscrite ci-dessous.
Le Petit Poisson et le Pêcheur : la fable intégrale
Petit poisson deviendra grand,
Pourvu que Dieu lui prête vie.
Mais le lâcher en attendant,
Je tiens pour moi que c’est folie ;
Car de le rattraper il n’est pas trop certain.
Un carpeau qui n’était encore que fretin
Fut pris par un pêcheur au bord d’une rivière.
Tout fait nombre, dit l’homme en voyant son butin ;
Voilà commencement de chère et de festin :
Mettons-le en notre gibecière.
Le pauvre carpillon lui dit en sa manière :
Que ferez-vous de moi ? je ne saurais fournir
Au plus qu’une demi-bouchée ;
Laissez-moi carpe devenir :
Je serai par vous repêchée.
Quelque gros partisan m’achètera bien cher,
Au lieu qu’il vous en faut chercher
Peut-être encore cent de ma taille
Pour faire un plat. Quel plat ? Croyez-moi ; rien qui vaille.
– Rien qui vaille ? Eh bien soit, repartit le pêcheur ;
Poisson, mon bel ami, qui faites le prêcheur,
Vous irez dans la poêle ; et vous avez beau dire,
Dès ce soir on vous fera frire.
Un tien vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l’auras :
L’un est sûr, l’autre ne l’est pas.
Dans cette fable, un petit poisson vient de se faire attraper par un pêcheur. Pour éviter de se faire manger par celui-ci, il tente de le convaincre en lui expliquant qu’il est trop petit, qu’il vaut donc mieux qu’il le relâche afin qu’il puisse grandir. Il lui promet que quand il l’attrapera pour la seconde fois, il sera plus gros et le nourrira deux fois plus. Mais le pêcheur n’en croit pas un mot et décide de le garder quand même.
« Un tien vaut, se dit-on, mieux que deux tu l’auras : l’un est sûr, l’autre ne l’est pas. » L’auteur veut ici faire comprendre à vos petits lecteurs l’importance de ne pas vouloir toujours plus car ils ne savent pas si ce qu’ils auront plus tard sera tout aussi satisfaisant. Autrement dit, mieux vaut qu’ils se contentent de ce qu’ils ont déjà. Une morale qui va sans doute leur rappeler celle de la fable du Héron écrite sur le même sujet par le même auteur.
Devine qui je suis !
Testez leurs connaissances sur les espèces de poissons. Lisez à voix haute ces trois devinettes et demandez-leur de trouver à quel poisson elles font référence.
1. Le blagueur
Je vis dans un aquarium.
Mes écailles sont de couleurs blanche et orange.
L’anémone et mon amie.
Qui suis-je ?
2. Le sportif
Je remonte les rivières pour retrouver mon lieu de naissance.
Ma chair est rose-orangé.
On me mange principalement à Noël.
Qui suis-je ?
3. La globe-trotteuse
Je ressemble à un serpent.
J’attrape mes proies en produisant des décharges électriques.
Je parcours 6 000 km pour rejoindre la mer.
Qui suis-je ?
Réponses : 1. Le poisson clown. 2. Le saumon. 3. L’anguille électrique.
Un poisson à colorier
Imprimez ce coloriage et donnez-le à vos petits artistes. Feutres, crayons de couleur, pastels, peinture, libre à eux de choisir l’outil qui leur convient. Conseillez aux plus jeunes de colorier les grands espaces tels que le corps et le visage. Pendant ce temps, les grands peuvent donner des couleurs aux nageoires et aux branchies. Pour les plus habiles, lancez-leur le défi de lui dessiner des écailles en faisant des demi-cercles en partant de son cou.