
l’Âne et le Chien: La fable intégrale
Il se faut entraider, c’est la loi de nature :
L’Âne un jour pourtant s’en moqua :
Et ne sais comme il y manqua ;
Car il est bonne créature.
Il allait par pays accompagné du Chien,
Gravement, sans songer à rien,
Tous deux suivis d’un commun maître.
Ce maître s’endormit : l’ Âne se mit à paître :
Il était alors dans un pré,
Dont l’herbe était fort à son gré.
Point de chardons pourtant ; il s’en passa pour l’heure :
Il ne faut pas toujours être si délicat ;
Et faute de servir ce plat
Rarement un festin demeure.
Notre Baudet s’en sut enfin
Passer pour cette fois. Le Chien mourant de faim
Lui dit : Cher compagnon, baisse-toi, je te prie ;
Je prendrai mon dîné dans le panier au pain.
Point de réponse, mot ; le Roussin d’Arcadie
Craignit qu’en perdant un moment,
Il ne perdît un coup de dent.
Il fit longtemps la sourde oreille :
Enfin il répondit : Ami, je te conseille
D’attendre que ton maître ait fini son sommeil ;
Car il te donnera sans faute à son réveil,
Ta portion accoutumée.
Il ne saurait tarder beaucoup.
Sur ces entrefaites un Loup
Sort du bois, et s’en vient ; autre bête affamée.
L’Âne appelle aussitôt le Chien à son secours.
Le Chien ne bouge, et dit : Ami, je te conseille
De fuir, en attendant que ton maître s’éveille ;
Il ne saurait tarder ; détale vite, et cours.
Que si ce Loup t’atteint, casse-lui la mâchoire.
On t’a ferré de neuf ; et si tu me veux croire,
Tu l’étendras tout plat. Pendant ce beau discours
Seigneur Loup étrangla le Baudet sans remède.
Je conclus qu’il faut qu’on s’entraide.
Vous récoltez ce que vous semez
Ici, l’Âne préfère continuer de manger seul plutôt que de prendre quelques minutes pour aider le Chien, qui a faim, à récupérer un peu de pain. En refusant de lui rendre ce service, l’Âne s’est exposé à la revanche du Chien : à son tour il a refusé de l’aider lorsque le loup est arrivé. Expliquez ainsi à vos enfants qu’il faut toujours être prêt à aider les autres parce qu’ainsi, ils viendront leur rendre la pareille lorsqu’ils en auront besoin.
Avec cette fable, ils vont aussi apprendre que demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse. C’est reconnaître d’avoir besoin de quelqu’un d’autre, ce qui est un signe d’humilité, et c’est montrer que l’on compte sur l’autre, que l’on lui fait confiance pour nous soutenir. Il ne faut donc ni ignorer ni se moquer d’une telle demande. Il s’agit d’y répondre favorablement pour montrer sa fiabilité et sa gentillesse.
Mini quiz à faire en famille
Vos petits éthologues, c’est le nom donné aux spécialistes des animaux, connaissent-ils bien le chien et l’âne ? Voici trois questions pour le vérifier ensemble.
1. Est-ce que les chiens nous comprennent ?
2. Quels animaux les chiens de berger gardent-ils ?
3. Pourquoi les bergers ont-ils souvent un âne avec eux ?
Réponses : 1. Même s’ils ne parlent pas l’humain, ils comprennent les intonations et certains mots. 2. Des moutons. Ceux qui gardent les vaches s’appellent les chiens de bouvier. 3. Plus intuitif que les moutons, l’âne détecte rapidement le danger, ce qui permet au berger de le voir arriver à temps.
Un coloriage qui a du chien
Imprimez ce dessin puis coloriez-le avec vos enfants. Ils peuvent utiliser les teintes de leur choix pour remplir ces fleurs, ces papillons et ce chien de berger.
Une fois le dessin colorié, imprimez-leur un coloriage d’âne pour compléter l’histoire.