Quelles sont les plus anciennes origines de la BD ?
La plus ancienne BD date… de la préhistoire. Pas de bulle, mais des dessins pour expliquer des histoires, des situations de vie, des croyances. Avant la création de l’imprimerie et la diffusion d’ouvrages au plus grand nombre, les dessins ont été un moyen d’expression. Les Égyptiens ont ainsi beaucoup raconté d’événements historiques et mythologiques, les Romains et les Grecs anciens également. Au Moyen-Âge, on trouve des enluminures qui peuvent laisser penser à des bandes dessinées : des dessins dans des cases.
Néanmoins, la BD sous sa forme actuelle trouverait son origine en Suisse. En 1827, Rodolphe Töpffer, un écrivain et professeur suisse entreprend de réaliser, pour ses élèves, des images et textes qui s’articulent et créent une histoire sous forme de séquences. Il publie, en 1833, les aventures d’un personnage dans une bande dessinée appelée « L’Histoire de Monsieur Jabot ».
Comment a évolué la bande dessinée dans les pays du monde ?
La bande dessinée est d’abord plutôt humoristique. Les États-Unis utilisent ce procédé dans les années 1890 en l’intégrant dans la presse lorsque celle-ci est en plein développement. Beaucoup de personnes ne savent ni lire, ni écrire et il est nécessaire de les attirer pour vendre les journaux et les fidéliser à travers de petites histoires à suivre d’un jour à l’autre. En France, les dessins intègrent aussi la presse sous forme de « strip », des séquences de dessins et de textes alignées horizontalement qui ont pour vocation de distraire.
Au Japon, le manga arrive en 1902, dans un supplément d’un journal dominical japonais avec les dessins de Kitazawa Rakuten (dessinateur qui a aussi créé le premier magazine alimenté par des dessinateurs). Néanmoins, la bande dessinée japonaise s’inspire du modèle anglo-saxon. Le manga tel que nous le connaissons aujourd’hui prend son envol dans les années 1920 et la presse japonaise propose des magazines contenant majoritairement de la BD aux jeunes Japonais.
En Belgique, la BD est en plein essor dans la première moitié du XXe siècle, au même moment qu’en Chine. Tintin voit le jour en 1929, la même année que Monsieur Wang, premier héros Chinois, sacrée coïncidence !
Dans les années 1940, on parle de « bande dessinée franco-belge » : Spirou, Lucky Luke, Les Schtroumpfs, Gaston Lagaffe, Achille Talon sont les héros. Leur succès est toujours d’actualité et a passé les frontières. Les auteurs de plusieurs pays comme l’Espagne, l’Italie ou l’Argentine ont été influencés par ces personnages. Né en 1959, Astérix est un héros français de bande dessinée mondialement connu et traduit dans plusieurs langues. On considère qu’il a participé à l’engouement des Français pour la BD. Il faut savoir que chaque décennie voit émerger de nouveaux styles de bande dessinée. Elle a même un festival dédié à Angoulême. Il faut dire qu’elle est considérée comme un art à part entière : le neuvième art !
Aux États-Unis et dans les pays anglo-saxons, elle est nommée « Comics » ou « Funnies » que l’on traduit par « comique » ou « amusant » car les premières BD aux États-Unis étaient humoristiques. Ce terme est resté pour désigner aussi les bandes dessinées d’aventure comme celles des super héros. En Italie, la BD est appelée « Fumetti » qui signifie « fumée », en référence aux bulles qui accompagnent les dessins, décrit comme un nuage de fumée. En Espagne, elle s’appelle « historieta » que l’on pourrait transcrire par « historiette ». Les Brésiliens parlent de « quadrinhos », « petits tableaux » et les Portugais de « bandas desenhadas », des… bandes dessinées ! Au Japon, la BD est désignée par le nom très connu de « mangas », elle est lue de droite à gauche et de haut en bas, sens de lecture des Japonais. En Chine, on parle de « liánhuánhuà » signifiant « images enchaînées », la bande dessinée traditionnelle avec souvent une image et un récitatif par page, et de « mànhuà » qui prend la forme de mangas.